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Au nom de la solidarité à grande échelle depuis le déclenchement de la crise sanitaire liée au coronavirus, la fédération togolaise de football a bénéficié des fonds de la FIFA en soutien à ses associations membres. Chaque fédération a opté pour une clé de répartition rationnelle suivant ses réalités. Mais au Togo, c’est avec des frustrations que des acteurs ont accueilli le plan de gestion de ces fonds.
Longtemps attendue, la FTF a finalement lancé le processus de dotation des fonds de secours de la FIFA aux acteurs du football togolais les semaines antérieures. Une dotation qui est particulière au niveau de l’instance dirigeante du football togolais.
En effet, contrairement aux autres pays de la sous-région, l’instance nationale de football a choisi de faire une répartition sur tout le million de dollars que la FIFA a promis mais qui sera décaissé en deux temps. Des associations comme celles des journalistes et des centres de formation ont été soutenues à hauteur de deux millions de Francs CFA, tout comme d’autres corps de métiers tels les arbitres et les entraîneurs de façon sélective.
Mais parallèlement aux soutiens à ces associations, la FTF a, après avoir elle même édicté la conduite à tenir, affecté des fonds aux clubs au profit des joueurs et autres rubriques. Membres du staff et joueurs devront ainsi être pris en compte par l’enveloppe octroyée par la FTF.
Outre cette rubrique contraignante au profit des joueurs qui devront être pris en compte (30 joueurs), avec 50.000 FCFA chacun, les clubs héritent d’une allocation de 2,4 millions de francs CFA à titre de coût de fonctionnement mais aussi et surtout devront bénéficier de 5 millions pour la subvention de démarrage du championnat saison 2020-2021 : la grosse particularité.
Alors que tout le monde pensait que les fonds de secours de la FIFA devaient être utilisés pour limiter l’impact de la covid-19 sur le football togolais, les premiers dirigeants ont axé plutôt ces fonds sur la prochaine saison, qui pour la majorité des acteurs, ne sera pas impactée par le coronavirus, théoriquement du moins. C’est l’une des grosses différences avec les pays comme le Mali, le Niger ou le Burkina Faso qui ont décidé de restituer une grosse partie des fonds aux clubs.
Pour se justifier, la FTF estime qu’elle s’endettait souvent pour organiser ses activités, par manque de moyens provenant de mécénat. Pour une fois où un bonus inattendu arrive, pourquoi ne pas éviter les dettes, clame t-on dans les locaux de Kégué.
Outre les subventions de démarrage, les frais de fonctionnement de la FTF ne sont pas oubliés dans le partage. Ce qui crée depuis, des grincements de dents et des vagues quand on sait que la FTF bénéficie annuellement d’un million de dollars auprès de la FIFA comme coût de fonctionnement. Sauter encore sur des fonds dont la destination est bien connue n’est plus ni moins que de la cupidité pour certains ou une tentative de malversations qui ne dit pas son nom pour d’autres.
Une comparaison avec les pays de la sous-région laisse apparaître une volonté délibérée de l’instance nationale de football de convertir les fonds covid en fonds d’organisation et de subvention de la saison 2020-2021 dont les contours ne sont toujours pas définis.
Au de là, tout comme la FTF, les clubs aussi opèrent maladroitement et avec abus dans la gestion des fonds qui leur sont alloués. Plusieurs joueurs se plaignent du fait que les 50.000 FCFA annoncés par la faîtière nationale ne leur sont pas versés en totalité. Que de malhonnêteté à tous les niveaux…
Il est clair que la FTF profite des fonds covid pour remettre les pendules à l’heure par rapport à ses recours à la banque en début de chaque saison pour subventionner les championnats. Mais attention aux biens mal acquis.
