TOGO : fonds Covid FIFA, pour quels bénéficiaires ?

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Le football togolais traverse des moments difficiles comme partout ailleurs, en raison de la maladie à coronavirus. Dans la recherche des solutions et voies pour sauver son football, la Fédération Togolaise de Football reçoit une bouée de sauvetage de la FIFA pour y faire face. Une grosse enveloppe de la part de Gianni Infantino est attendue. Une action de l’instance mondiale à l’endroit de toutes les fédérations nationales du monde, mais qui suscite déjà des interrogations en rapport à la gestion surtout lorsque qu’on évoque le cas au Togolais ?

Le dernier coup de sifflet d’un match de football organisé par la FTF cette année remonte au soir du 15 mars 2020. Depuis plus rien, nul ne sait ni le jour ni l’heure où les compétitions pourront reprendre au pays de Dr Kaolo et ainsi drainer à nouveau du monde dans les stades.

En l’absence des compétitions dans un championnat aussi amateur et à la traîne comme c’est le cas au Togo, les premières victimes de cette maladie, le coronavirus, restent bien les joueurs. Ces derniers tirent depuis lors le diable par la queue pour survivre. Comme à l’accoutumée, à la fin de chaque saison sportive, ces joueurs ne perçoivent plus de salaires de leurs clubs. Lesquels clubs eux-mêmes qui ne vivent que sur la poche des mécènes qui, pour la grande majorité sont du coup les présidents.

Dans ces circonstances, le plan de secours covid-19 de la FIFA, d’un montant d’un million de dollars, soit un peu plus du demi-milliard de francs CFA, ne peut que bien tomber pour soulager les principaux acteurs.

Pour la FIFA, il n’est pas question qu’à cause du coronavirus, le football meurt dans un pays ou une région du globe terrestre. Ainsi, si cette somme à d’abord pour objet de maintenir la flamme du football dans les pays, “les fédérations peuvent utiliser une partie de cet argent pour donner aux clubs “, explique Mathias Grafstrom, Secrétaire Général Adjoint de la FIFA.

Certes, cet argent de la FIFA devra être dépensé dans un cadre légal que la FIFA établira à en croire Veron Mosengo Omba, chef bureau régional Afrique des Associations membres de la FIFA, mais n’empêche que chaque fédération puisse juger de la réalité sur son territoire pour la dépense de cet argent.

À priori, ce demi-milliard de francs CFA qui doit être décaissé en deux phases, une première moitié en juillet 2020 et l’autre moitié en janvier 2021, est un fond pour limiter l’impact du coronavirus sur le football dans chaque association. L’on est en droit donc de penser que dans un premier temps, cette somme doit être partagée entre les 14 clubs de la D1 et les 20 de la D2. Penser ainsi ne serait tout de même pas faux. Les premiers à ressentir de plein fouet la crise sont les clubs qui doivent payer les joueurs. Ces derniers totalement mis en marge du programme gouvernemental “Novissi”, un programme de soutien aux personnes impactées par la maladie. Un fond qui doit soulager en temps normal les dirigeants, le staff technique et les joueurs de chaque club.

Cependant, il serait aussi maladroit de penser ou d’estimer que les clubs ainsi que les joueurs sont les seuls et uniques acteurs à être affectés par la maladie ou que le football s’arrête uniquement qu’aux clubs.

Et sur ce point, la FIFA est claire : “il n’est pas question qu’une ligue dise ne pas avoir de l’argent pour payer son loyer” pour justifier son inactivité. Au Togo, on est en droit de se poser la question, où sont ces fameuses ligues ? Depuis deux ans, la Fédération Togolaise de Football s’est engagée dans un processus de réforme qui devait initialement durer six mois. Mais deux ans après rien de concret n’a toujours pas été faits. Les comités des réformes des ligues, nommés par la FTF, sont toujours en place.

Si le manque de moyens à souvent été la raison évoquée par le Comité Exécutif du Colonel Guy Kossi Gbezonde Akpovy pour expliquer la lenteur du projet, ne serait il pas aussi judicieux d’accélérer la réforme de ces ligues à travers une partie de ce fonds spécial covid? Rien ne pourra plus justifier qu’après un an, le football togolais à la base ne soit pas mieux organisé avec des ligues et des compétitions régulières. Voilà une des pistes à explorer par la Fédération en tenant compte de l’objectif de développement du football qui tient à cœur à la FIFA.

Outre les clubs et les ligues, la Fédération Togolaise de Football doit se savoir attendu au tournant par plusieurs autres acteurs de son football.

Les arbitres, les entraîneurs, les journalistes sportifs ainsi que les centres de formation ne sont pas épargnés par les affres de la covid-19. Et justement, dans son communiqué, la FIFA n’a pas restreint les aides que les associations peuvent octroyer aux seuls clubs ou ligues. Cette subvention “peut être dirigée par les associations membres vers la communauté du football au sens large sur leurs territoires respectifs, y compris les clubs, les joueurs, les ligues ainsi que des personnes et organisations qui ont été touchées par les conséquences de la pandémie” peut, on lire sur le site de la FIFA.

Si les possibles bénéficiaires peuvent déjà commencer par souffler, ils ne doivent cependant pas oublier qu’un exercice des plus périlleux les attendront, surtout dans un pays comme le Togo où les scandales financiers dans le football ont été constatés ces dernières années (CAN 2013, CAN 2017 avec des millions disparus).

En exigeant de la part de chaque association membre des comptes, contrôles et audits, la FIFA compte bien contraindre celles-ci à exiger des bénéficiaires, des justificatifs sur les dépenses effectuées grâce à cet argent.

Toutefois, il est aussi important de rappeler que le football continuera après la covid-19 et que sa pratique devra être améliorée au Togo et que cet argent de la Fifa ne doit pas être utilisé que dans la riposte contre la covid-19 en oubliant les saisons futures.

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