Sport et Covid 19 : les sports de mains au Togo noyés ou requinqués ?

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Depuis mars, aucune discipline sportive n’a droit de cité de façon officielle au Togo. Les mesures barrières contre le coronavirus en sont la principale raison. Au milieu de tout, la question des sports de mains mérite d’être posée avec la curiosité de savoir comment se comportent les différentes fédérations en cette période d’accalmie et de repos forcé. Sont-ils ces sports totalement à l’agonie ? Ou des initiatives de relance efficace sont-elles envisagées ? Voilà des questions que se posent des observateurs avisés.

Avant la crise sanitaire, les sports de mains du Togo sont dans un état de délabrement avancé parlant d’efficacité, d’organisation d’activités ou d’autonomie financière. Avec la crise, tout porte à croire que les difficultés doivent s’accroître en toute logique : l’espoir de la subvention de l’État totalement perdu, difficile d’accrocher d’éventuels autres sponsors ou partenaires pour accompagner les quelques activités qui étaient dans l’agenda de ces fédérations. Puisqu’en réalité, les activités sportives ne sont pas que compétitions comme beaucoup le pensent.

En effet, à défaut des compétitions à cause du Coronavirus, des institutions de par le monde ont mis à profit la période pour se restructurer textuellement, pour se ressourcer techniquement et pour se doter d’autres stratégies de relance efficace des activités et surtout des compétitions au moment du retour à la normale.

Voilà de quoi ont besoin en réalité, les sports de mains au Togo. Si au basket, la FNB-Togo a bénéficié d’un programme initié par FIBA monde à travers son relais Afrique (FIBA Afrique), un programme de formation des acteurs techniques par visioconférence, aucune approche du moins de façon officielle n’est constatée au niveau des autres disciplines partageant les mêmes réalités en termes de difficultés. L’opinion se pose toujours des questions au sujet de la situation actuelle à la fédération togolaise de volley-ball.

Là-bas, c’est un bureau exécutif élu pour un mandat de quatre ans qui file vers un mandat supplémentaire illégal. Autrement dit, l’équipe que dirige Essossaneyou N’Dadiya est en poste depuis pratiquement 7 ans maintenant sans élection nouvelle, mais avec un lot de problèmes ; lesquels problèmes entre les têtes de pont du bureau ont pris en otage la FTVB, qui a du mal à s’offrir une émergence escomptée. La guéguerre entre le Président et ses deux vice-présidents, la clanisation du bureau et des clubs affiliés à la fédération, l’absence de travail d’équipe, le manque de moyens financiers, le manque de consensus sur le corps électoral à convoquer pour un nouveau congrès électif, les coups bas puis l’arbitrage biaisé du Comité National Olympique du Togo, voilà ce qui explique la crise qui dure. Mais les acteurs du volley-ball avaient ou ont encore cette période de coronavirus pour s’accorder leurs violents sur l’essentiel dans l’intérêt de la discipline. C’est le moment idéal pour les chantiers qui n’ont pas trait directement à la compétition qui est pour le moment suspendue.

À la fédération de handball, c’est aussi une omerta totale en rapport aux initiatives prises en vue de la reprise. Le bureau que dirige Gabriel Ketemepi ne va pas bien. L’éternel problème de malversations ou de gestion cavalière des ressources de la fédération par le premier responsable est encore d’actualité. Et la conséquence reste le manque de confiance des éventuels sponsors, l’éloignement de l’Etat souvent absent en termes de soutien, l’absence des championnats nationaux au fil des années avec abandon presque total des initiatives à la ligue Lomé Golfe que dirige pour l’heure avec beaucoup d’abnégation le Président Jacques Gabiam. Voilà une opportunité, ce moment de coronavirus pour repenser véritablement les plaies de ce sport qui parce que faisant partie des parents pauvres ne peut s’épanouir sans stratégie d’autonomisation financière. Surtout que la Confédération Africaine sinon la fédération internationale de handball n’assiste pas dans les règles de l’art cette fédération.

Au tennis, c’est clair, la fédération malgré la crise n’a pas fermé ses locaux. Elle se débrouille, mais avec peine surtout suivant le projet Sport et Étude qui prend en compte une vingtaine de jeunes filles et garçons totalement à la charge de la fédération. C’est dire que le temps ne s’est pas totalement arrêté là-bas. La vie continue, mais uniquement pour les pensionnaires du centre. Même si le président Romain TAGBA devrait aussi songer à définir dès maintenant le plan de reprise puisque le tennis fait partie des disciplines qui présentent moins de risques de contamination pour les pratiquants.

Au total, il est question pour nous, d’attirer l’attention de ces différentes fédérations sur l’opportunité de mettre à profit cette période sans activités au risque qu’elles se retrouvent à la croisée des chemins avec les mêmes difficultés ou les mêmes habitudes. On va vers une sortie de l’état d’urgence sanitaire au Togo avec le statu quo à la fédération togolaise de volley-ball. Ce qui non seulement restera anormal, mais va dénoter aussi de la volonté délibérée d’entretenir la situation actuelle. Les enjeux électoralistes au Comité National Olympique étant aussi liés.

Rien n’a bougé au niveau de handball en termes de restructuration alors que le moment était idéal aussi pour des projets et autres planifications. Même s’il n’y a pas grand-chose à reprocher au tennis, l’on a souvent manqué là-bas d’informer l’opinion des initiatives certes louables, mais qui se font comme si la fédération était une entreprise familiale.


La Fédération Nationale de Basketball Togo gagne elle, un autre bon pour le bénéfice du doute. En plus des renforcements techniques initiés par visioconférence (des coachs togolais inscrits sur la plateforme FIBA sous l’égide de la FNB-TOGO), elle vient d’accrocher un sponsor de luxe. Un partenariat avec TOGOCOM qui pourrait permettre à la balle orange du Togo d’amorcer un nouvel élan.

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