Algérie : la corruption au sein du football algérien touche toutes les divisions

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Matches achetés, arbitres corrompus, tarifs établis pour un penalty ou une victoire, interférences d’hommes politiques… L’enquête menée depuis trois ans par la BBC sur le football algérien fait des révélations troublantes.

D’après un intermédiaire anonyme (nom donné aux individus qui agissent en coulisses pour corrompre joueurs et arbitres), il est très  facile pour n’importe qui de truquer des matches et d’arranger les résultats. « Il faut juste comprendre comment ça marche. », a-t-il confié.

Du championnat d’élite algérien aux divisions réservées aux jeunes joueurs, aucune ligue n’est épargnée  par la corruption en Algérie. Le phénomène est plus accentué quand la course aux titres et la lutte pour le maintient font rage.Et c’est à cette période que les fraudeurs seraient particulièrement actifs. Selon la BBC, il existe une « liste des prix ». Une sorte de menu où les personnes qui en ont les moyens peuvent « commander » une prestation bien précise à un arbitre acheté.

L’obtention d’un penalty ? En première division, c’est minimum un million de dinars algériens, soit environ 7 200 euros. Un match nul ? Il vous en coûtera le double. Une victoire et les trois points qui vont avec ? C’est presque 60 000 euros. Et les prix peuvent encore grimper si l’enjeu est énorme. Des sommes qui font des envieux, car comme le souligne la BBC, en Algérie, un arbitre international gagne moins de 700 euros par mois.

La loi du silence règne malgré les accusations depuis des années et les preuves. Beaucoup y trouvent leur compte. « Les politiciens ne veulent pas que les gens soient déçus, ils veulent qu’ils soient heureux. Les plus grands fans, eux, veulent voir leur équipe gagner. Et tous ont l’argent pour que cela se fasse », déclare un intermédiaire.

Les observateurs du football algérien décèlent aussi une corrélation entre cette corruption grandissante et la dégradation des résultats des clubs et de la sélection algérienne. Depuis le 8e de finale de la Coupe du monde 2014 perdu de peu contre l’Allemagne, les Fennecs sont rentrés dans le rang: seulement quart de finalistes de la CAN 2015, éliminés dès la phase de poule de la CAN 2017, non qualifiés pour la Coupe du monde 2018, sept sélectionneurs en l’espace de quatre ans…

Les responsables de  la Fédération algérienne de football (FAF) font de la lutte contre la corruption un cheval de bataille. Mais, en 2018, ce mal sévit toujours. Kheireddine Zetchi, président de la FAF, a affirmé que son administration est décidée à « faire le ménage », et estime que les faits révélés remontent à avant son intronisation, en mars 2017.

La FIFA a indiqué qu’elle « prend ce problème très au sérieux » et que « la protection de l’intégrité du football est primordiale ».

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