Édito : l’arbitrage togolais, un océan aux crocodiles
C’est une arène aux réalités scandaleuses, une jungle dans laquelle les plus forts dévorent les plus faibles. Le sifflet togolais a été depuis des années une plaie béante pour le football togolais. Sabotage, corruption, gris – gris, médisance… Caractérise la maison de l’arbitre togolais.
De feu Godfried Ekué, au Général Zoumaro Gnofam, en passant par le Général Seyi Memene, chaque dirigeant a eu à un degré donné à créer un précédent… Le favoritisme, le régionalisme, le copinage, le concubinage ont fait loi à l’époque. L’on a pensé s’ouvrir une ère nouvelle avec l’arrivée de la jeune garde à la FTF. En effet, le colonel Rock Gnassingbé a essayé à son arrivée en 98, de donner un nouveau visage à l’ensemble des départements du sport roi togolais. Les arbitres togolais, la plupart, ont été promus aux grades FIFA dès le début du troisième millénaire. Djaoupé Claude, Sedzro Kossi, Fagla Kokou, Djoukéré, Amegee Aissata et autres ont été promus tous en début de l’an 2000. Le Togo atteint ainsi l’apogée de son football sous le colonel Rock, avec une qualification pour le mondial Allemand en 2006. Ensuite, survient un malaise à tous les niveaux : la presse, le corps des entraîneurs, les groupes de supporters et surtout cette guerre interminable au sein du corps des arbitres. L’effet coupe du monde a drogué apparemment le Togo du football…
L’histoire…
En 2007, Tata Avlessi a renversé Rock au sortir d’un congrès électif. Un échec que le militaire du régiment blindé n’a toujours pas fini de digérer. La guerre par médias interposés, par arbitre interposé, bref par acteur interposé est lancée. C’est ainsi que des acteurs comme les frères Lawson sont jetés comme des troupes dans la bataille. Janvier 2009, le “Rock” revient à la charge. Le retour au pouvoir du “prince” fait monter en grade le frère et la sœur de loi. L’actuel responsable du département des arbitres à la FTF, Kayi Lawson-Addablah est même élue au sein du Bureau Exécutif. Commence ensuite l’acte 1 des règlements de comptes. L’honorable Ameyi Gabriel, adversaire déclaré de Rock fait face à l’adversité à travers la dame de fer. Le folklore commence à la FTF. De l’affaire Oblité Messan de Maranatha (première division), au vote de défiance du 2e mandat de Rock Gnassingbé, en passant par le curieux décès de Madame Téou (membre du bureau exécutif de la FTF d’alors), la crise a atteint son paroxysme. Le colonel Rock est à nouveau renversé, puis arrive au trône en 2010 Gabriel Ameyi. Le Seigneur de Womé constitue à son tour, son équipe pour l’acte 2 des règlements de comptes.
C’est ainsi qu’Azanleko Amewossina président à l’époque de la sous-commission régionale des arbitres d’Adidogomé est fait, tout premier chef de département des arbitres à la FTF à la faveur de la nouvelle restructuration au niveau de la FIFA. Azanleko Amewossina met en branle sa stratégie, et comme un hasard, 90 % des arbitres internationaux du Togo viennent de sa sous-CRA : Adidogomè. Hasard ou pas, c’est une réalité que beaucoup, dont les frères au nom significatif au terme “loi” n’ont jamais digérée. Azanleko Amewossina fait à sa manière, sa chasse aux sorcières jusqu’au crépuscule de son mandat.
Et survient l’acte 3 des règlements de comptes. Le 13 février 2016, le colonel Guy Akpovy est élu à la tête de la fédération togolaise de football. L’une de ses décisions fortes, reste la nomination au poste de chef du département des arbitres, Kayi Lawson-Addablah. C’est le retour en grâce de l’ancienne lionne de la forêt. La gué-guerre reprend de fort belle manière. Une bataille en haute mer avec des “requins”et “baleines” qui avalent les petits poissons.
L’arbitrage togolais, une histoire de génération…
Pour tout dire, le problème de l’arbitrage togolais est une histoire de génération. La crise va de père au fils, de sous CRA en sous CRA, et de doyens en doyens. Le doyen en fait, c’est ce monsieur qui a fait son temps, et qui a raccroché, devenant de fait, donneur de leçons, pardon, de cours à la jeune génération. Ces fameux doyens, sont en réalité, un regroupement de crocodiles ou de requins prêts à avaler les jeunes pour tel ou tel quiproquo ou maladresse. Ces doyens, sont, un regroupement “mafieux”, “démarcheurs” des matches, prêts à mettre la pression sur tel ou tel. Ces doyens, sont ceux là, membres du comité exécutif de la FTF, incapables de faire la promotion du sifflet à l’international même au plan national. Ils sont ces doyens, ceux là du département, qui s’arrogent tous les pouvoirs au point même d’en décider de la vie ou de la mort de tel ou tel homme en noir. Ils sont là, perchés, comme des vampires de nuit, prêts à étouffer toute initiative à l’international.
Et la dernière en date, fut le retrait “fameux” des Togolais par des Togolais sur la liste des arbitres FIFA de l’an 2019. La loi du talion a fait la loi : œil pour œil, dent pour dent. Le couple T.L. a réussi sa chasse aux sorcières. Il faut rendre le coup aux prédecesseurs. Il faut anéantir l’Anafoot (devenant entité gênante) en éprouvant son secrétariat. C’est ainsi que les meilleurs sifflets du moment (Amegee Aissata, Tonou kokouvi et autre Avissé Kokou) ont été mis sur le carreau. Méchanceté, cruauté, gangstérisme, tous les qualificatifs sont bons pour désigner ce mépris du couple T.L. Les actuels “chefs suprêmes” de l’arbitrage. Ils en viennent même ces doyens, à envier leurs propres arbitres. Ils sont très bien payés, clament-ils à longueur de journée, pour exprimer la jalousie dont les arbitres togolais font l’objet de la part de leurs, soit disant doyens. Une jalousie qui explique finalement ce copinage dans certaines désignations. Il faut envoyer ses arbitres sur des matches supposés juteux et attendre bonnement le fameux “compte rendu”. Oui, c’est la chasse gardée désormais de certains “chefs suprêmes” du siflet togolais dans la désignation des arbitres sur les matches.
La roue de l’histoire tourne. Et le temps en tant que temps, est un vrai maître, qui règle bien les choses. Sauf que, cette guerre interminable et pratiques désobligeants risquent au nom du temps, d’étouffer les choses au nom de la loi du talion. Et même d’exploser !
L’arbitrage togolais fait désormais peur. Trop de menace, de copinage, de concubinage, de corruption, le tout devant le regard impuissant du comité exécutif de la FTF.
Triste comme constat.